Suite à un effondrement cette année, la banque d'investissement américaine JP Morgan s'attend à ce que le nombre de rachats d'entreprises en Suisse augmente de manière substantielle en 2021. "La fin de l'année a rarement été aussi chargée qu'aujourd'hui", explique son responsable pour la Suisse, Nick Bossart, dans une interview accordée à Reuters et publiée mardi.
"Nous prévoyons une forte augmentation des volumes de fusions-acquisitions en Suisse en 2021." Il précise que de nombreuses entreprises planchent sur des accords avec comme objectif de donner une nouvelle dimension à leurs activités respectives. "Aussi bien de petites que de très grandes entreprises s'activent pour l'heure en ce sens. Presque tous les secteurs sont concernés". JP Morgan se profile comme l'un des principaux conseillers dans ce domaine.
Arrêt de la mi-mars à début mai
La crise pandémique a provoqué l'arrêt brutal de nombreux projets de fusions et acquisitions de la mi-mars au début mai, note le banquier. Selon le fournisseur de données Dealogic, le nombre de rachats avec participation suisse a reculé de 522 en 2019 à 401 à fin novembre. Etant donné que les grandes transactions ne se sont pas concrétisées, le volume a même chuté de plus de 60%.
La numérisation comme nouveau moteur
"Entre-temps, l'activité a fortement repris", constate M. Bossart, remarquant que les facteurs d'incertitude se sont estompés. Grâce aux vaccinations, par exemple, la lumière est apparue au bout du tunnel Covid-19. Mais la pression sur les coûts devrait prendre l'ascenseur pour de nombreuses entreprises. Elles pourraient contrecarrer cette tendance par des fusions sur leur marché national. Avec l'apparition du coronavirus l'importance de la numérisation a progressé à pas de géant, ce qui signifie que "de nombreuses entreprises devront se renforcer", selon M. Bossart.
La différence d'évaluation entre les entreprises qui affichent une croissance forte et celles qui stagnent n'a pratiquement jamais été aussi importante qu'aujourd'hui, a déclaré l'expert de JP Morgan. "Cela stimulera davantage le marché des fusions et acquisitions. Les entreprises qui avec leur modèle d'affaires ne sont pas assez portées par la croissance iront faire leurs achats". (AWP/ATS/Reuters)