02 octobre 2020, 14h46
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La Banque nationale suisse (BNS) est à la recherche d’«un/e chef/fe durabilité» pour la «mise en place» de son service dédié aux questions de changement climatique. L’offre d’emploi a été publiée cette semaine sur son site. De quoi s’agit-il? «Ce service spécialisé sera responsable du Rapport de durabilité et de son développement sur le plan du contenu et de la forme», précise l’institut d’émission. «Il conseillera la direction de la BNS et les services concernés sur les questions de durabilité et de changement climatique.»
Il est question ici des prestations que la Banque nationale fournit à ses 930 collaborateurs et sur la responsabilité sociale qu’elle assume en sa qualité d’employeur. L’égalité des chances, les plans de carrière, le développement du personnel, le fonctionnement de l’entreprise et ses effets sur l’environnement, mais aussi les mesures prises pour permettre une gestion responsable des ressources sont autant d’aspects abordés dans ce domaine.
En revanche, cet élan vers la durabilité ne concerne pas la politique d’investissements de la BNS. Dans son cahier des charges, le nouveau responsable n’aura pas pour mission de verdir les placements des quelque 800 milliards de francs de réserves de changes. «La BNS s’emploie depuis longtemps à éviter et à réduire les émissions de CO2, ou à les remplacer ou compenser. Par exemple, elle mène depuis plus de vingt ans une politique d’écogestion à l’échelle de l’entreprise», répond-elle interrogée poursavoir si ce nouveau service a été créé pour l’aider dans le placement de ses devises.
Etiquetée comme grand investisseur dans des entreprises parmi les plus polluantes, la BNS compte plus de 94 milliards de dollars d’actions américaines, dont ExxonMobil et Chevron. Jusqu’ici, la banque centrale du pays avance que ces investissements sont neutres car il s’agit de placements passifs.
Ses investissements controversés ont soulevé le débat tant chez les parlementaires à Berne que chez les économistes. Pour certains, la BNS fait preuve de mauvaise foi lorsqu’elle parle de gestion passive de ces actions. Elle devrait s’inspirer de grands gérants de fonds comme Blackrock qui prônent une politique d’investissement respectueuse de l’environnement, ce qui peut passer par l’exclusion d’entreprises polluantes comme les groupes pétroliers.