Comparaison n’est pas raison, mais on ne peut s’empêcher d’observer que la valeur boursière de Kuehne + Nagel, qui s’élève à 22,6 milliards de francs, dépasse maintenant celle de Swiss Re (22,0 milliards) et talonne celle de Credit Suisse Group (24,2 milliards). Ce n’est pas le fruit du hasard.
Le transitaire et groupe de logistique, basé à Schindellegi (SZ), a créé beaucoup de valeur actionnariale depuis son entrée en Bourse en 1994. Tandis que Swiss Re n’en a que très peu généré et Credit Suisse en a détruit. Certes, dans des secteurs différents mais qui sont tous des activités de services.
Il y a 25 ans, l’action Kuehne + Nagel se négociait à moins de 10 francs, contre un peu plus de 188 mardi sur SIX Swiss Exchange. Elle se situe ainsi à ses niveaux les plus hauts en dépit de la pandémie de Covid-19. Et pourtant le consensus des analystes professionnels se montre neutre avec un objectif de cours médian bien en-dessous du prix actuel, à 158,61 francs, selon le site Boursorama.
Cette évolution remarquable résulte à la fois d’une position de leader dans un secteur attractif, peu gourmand en capital, et d’un retour sur capitaux employés (Roce) supérieur à 60%. Une performance que Kuehne + Nagel a réussi à répéter en 2020 en dépit de la crise sanitaire actuelle et de ses répercussions sur l’économie mondiale.
Le groupe schwytzois a la capacité de gérer l’intégralité de la chaîne d’offre de ses clients. Il propose une large gamme de services maritime, aérien et par la route, avec des prestations douanières et des solutions logistique d’entreposage et de distribution s’appuyant sur des solutions informatiques de pointe.
Reprise des volumes
Ses résultats au troisième trimestre 2020, qui ont été publiés mardi, se sont caractérisés par une reprise des volumes dans le fret aérien et maritime. Conjuguée à une gestion stricte des coûts et à des gains de parts de marché en particulier pour son activité de solutions de logistique (contract logistics) dans le cadre des produits essentiels.
«Les volumes en provenance des clients PME ont à nouveau augmenté dans le fret maritime, de même que ceux des segments de l’industrie automobile et des biens périssables dans le fret aérien», a expliqué mardi, lors d’une conférence téléphonique, le CEO Detlef Trefzger. Par ailleurs, «les volumes du transport domestique sont retournés à leurs niveaux d’avant crise».
«Kuehne + Nagel se concentre sur les bons segments de clientèle, soit les PME, ainsi que des secteurs industriels attractifs», commente pour sa part Macro Strittmatter, analyste à la Banque cantonale de Zurich.
Le bénéfice d’exploitation (Ebit du groupe s’est inscrit en reprise au troisième trimestre et a été quasi stable sur neuf mois (768 millions de francs et 771 millions un an auparavant). Kuehne + Nagel a généré de janvier à fin septembre un cash-flow libre (free cashflow) de 811 millions (617 millions en 2019). Le taux de conversion du bénéfice brut en résultat d’exploitation a atteint 14,0%, soit en dessous de l’objectif de 16,0% d’ici 2022.
Un des grands concurrent, DSV Panalpina, présentera ses résultats trimestriels le 29 octobre, mais a annoncé le 9 octobre une performance préliminaire meilleure qu’attendu. L’intégration du transitaire bâloise Panalpina et les initiatives de réduction des frais Covid-19 progressent bien, tandis que les synergies et les économies de coûts sont meilleures que prévu, indique le communiqué diffusé par le groupe danois. L’action DSV Panalpina culmine à l’instar de Kuehne + Nagel.