L’invité: Claude Devillard
Sa fonction: Directeur
Son entreprise: Devillard
«La question pour une entreprise aujourd’hui, ce n’est pas si elle va être hackée, mais quand elle va être hackée.» Claude Devillard, à la tête de l’entreprise spécialisée dans la gestion électronique des documents et qui porte son nom, constate dans «Be to B» que les cyberattaques se produisent «tous les jours».
En France, une étude portant sur les neuf premiers mois de 2022 montre que «plus de 80% des entreprises [ont] subi des attaques. C’est énorme. En Suisse on n’a pas de chiffre, mais je doute qu’on soit très différent», avertit le directeur.
Fondée à Genève il y a plus de soixante ans par les parents de Claude, Devillard garde l’impression au cœur de son modèle d’affaires, représentant «50 à 60%» de son activité. La société de quelque 120 personnes, présente également dans les cantons de Vaud, du Valais et de Neuchâtel, s’est aussi diversifiée dans la gestion des systèmes informatiques et dans le conseil pour les PME. Ses quatre métiers génèrent un chiffre d’affaires de quelque 35 millions de francs, indique Claude Devillard.
L’entrepreneur qui dirige l’entreprise familiale avec son frère se dit inquiet par la possible détérioration des conditions-cadres à Genève. «Aujourd’hui elles sont encore acceptables», selon lui. Mais si l’initiative «Pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes» ou son contreprojet visant à faire passer le taux de l’imposition sur la fortune de 1% à 1,5% était acceptée par le peuple, ce ne serait «pas acceptable». Les textes, qui doivent être soumis au vote populaire cette année, prévoient cette augmentation pour une durée limitée, de respectivement dix ans et cinq ans. «Les entrepreneurs n’y croient pas, tranche Claude Devillard. Créer un impôt ou augmenter un impôt, cela se fait très vite. Le diminuer ou le supprimer, c’est très rare et très difficile.»
Conséquence d’une telle réforme fiscale, «même au niveau des conseils d’administration, il y aura une volonté assez claire de délocaliser en tout cas les sièges», estime Claude Devillard. Qui rappelle que Genève est le canton pratiquant déjà «le plus haut taux de Suisse» d’impôt sur la fortune. L’entrepreneur redoute aussi que des personnes physiques partent aussi.
