Givaudan a réussi à croître en 2020, en dépit de la pandémie de Covid-19, tout en soignant sa rentabilité. Tant le résultat d’exploitation que le flux de trésorerie disponible (cash-flow libre) ont progressé. Au-delà de la gageure que représente la crise sanitaire, le leader mondial des parfums et arômes a tenu ses objectifs pour la période allant de 2016 à 2020. Et compte bien poursuivre sur cette voie pour la nouvelle phase de cinq ans. Avec des nouveaux objectifs ambitieux: une croissance organique du chiffre d’affaires de 4% à 5% sur une base comparable et un flux de trésorerie disponible d’au moins 12% du chiffre d’affaires, ces données représentant des moyennes sur la période de cinq ans du cycle stratégique.

Croissance responsable
Par ailleurs, Givaudan vise à atteindre des objectifs non financiers clés en matière de développement durable, de diversité et de sécurité, en lien avec sa raison d’être: excellence, innovation et simplicité dans toutes ses activités. En progressant avec ses clients. Un défi est assurément la combinaison d’une croissance rentable avec les exigences du développement durable, notamment en intégrant de plus en plus des molécules, ingrédients et créations naturels. La combinaison des deux est possible, comme le montre jusqu’ici la performance du groupe genevois.
Ce dernier est parvenu à enregistrer une progression moyenne du chiffre d’affaires de 4,9% pour la phase de cinq ans allant de 2016 à 2020 sur une base comparable et un cash-flow libre moyen de 12,6% du chiffre d’affaires. Au cours du dernier exercice, «la croissance a été bonne, avec plus de dynamique au dernier trimestre. La marge d’exploitation a bénéficié des synergies et du contrôle des coûts. Un nouveau cycle de cinq ans a débuté», commente Remo Rosenau, directeur de la recherche actions chez Helvetische Bank.
Au vrai, l’entreprise basée à Vernier a réalisé un très beau parcours depuis son entrée en Bourse en juin 2000, spécialement depuis 2005 sous la conduite de son CEO, Gilles Andrier. Le dividende (64 francs par action) s’inscrira en hausse pour la vingtième année consécutive.
Le futur ne reproduit pas toujours le passé, mais il existe de bonnes chances que cela soit le cas avec Givaudan. Le marché boursier semble d’ailleurs l’anticiper, aidé en cela par les taux d’intérêt bas: la valeur boursière dépasse 33 milliards de francs, ce qui correspond à plus de 40 fois le cash-flow libre (811 millions en 2020 et 787 en 2019). C’est-à-dire un rendement brut inférieur à 2,5%. Autant dire qu’il n’existe plus de marge de sécurité.
Les investisseurs sont cependant prêts à débourser un tel prix pour les meilleures sociétés ou perles de la Bourse suisse. Chez Vontobel, Jean-Philippe Bertschy maintient même sa recommandation d’achat «avec un prix-cible de 4800 francs par action» (contre un cours boursier actuel d'environ 3600 francs).