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GFSI 2020: Retraites Populaires souhaite trouver l’équilibre «entre durabilité et rendement»

Pointé du doigt par le groupe écologiste Extinction Rebellion en mars 2019, Retraites Populaires s’est fixé un objectif de réduction de l’intensité carbone de son portefeuille d'actions pour 2025. Ses volumes gérés atteignent 25 milliards de francs.

Jean-Christophe Van Tilborgh, directeur de l'investissement du gérant d'actifs vaudois.
Jean-Christophe Van Tilborgh, directeur de l'investissement du gérant d'actifs vaudois.
03 septembre 2020, 15h34
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Premier événement majeur de la place financière de cette rentrée, le Geneva Forum for Sustainable Investment a eu lieu jeudi. L’occasion de tourner la page du semi-confinement pour cette 11e édition qui devait avoir lieu au printemps. Masques et distanciation étaient toutefois de mise. Parmi les orateurs, Jean-Christophe Van Tilborgh, directeur de l’investissement des Retraites Populaires. L’entreprise vaudoise est l’un des plus grands spécialistes de la prévoyance en Suisse romande, avec 200.000 assurés, mais aussi un des grands investisseurs institutionnels du pays, avec un portefeuille qui s’élève à 25 milliards de francs.  L’entreprise avait défrayé la chronique en mars 2019 lorsque des militants du groupe écologiste radical Extinction Rebellion avaient occupé ses locaux pour dénoncer son rôle dans «l’art de la destruction de l’environnement». L’occasion de revenir avec Jean-Christophe Van Tilborgh sur la stratégie d’investissement de la société. En tant qu’investisseur institutionnel, dans votre approche retenue dans l’investissement responsable, quels sont vos facteurs d’exclusion?
Nous excluons des titres de notre portefeuille d’actions les entreprises actives dans l’armement non conventionnel, ainsi que les sociétés actives dans l’extraction de  charbon et les entreprises liées à la génération de l’électricité basée sur le charbon.   Doit-on comprendre que vous avez décarbonisé votre portefeuille?
La dé carbonisation a effectivement débuté avec l’exclusion du charbon et la stratégie climatique en cours d’approbation va aller dans ce sens avec notamment notre approche liée à l’engagement actionnarial. L’idée est de combiner performance et durabilité. Retraites Populaires avait été témoin en mars 2019 de l’occupation du groupe écologiste radical Extinction Rebellion dans ses locaux. Est-ce que c’est cet évènement qui vous a poussé à vous tourner vers une stratégie d’investissement plus durable ?
Non, cette démarche était déjà en cours depuis 2015, par contre il a fait plutôt office de facteur d’accélération pour arriver avec une approche pragmatique aux critères ESG.   L’autre face de la pièce de la finance durable est l’engagement actionnarial. Quelle est votre approche?
En tant qu'actionnaire, une caisse de pension peut ainsi faire pression sur la direction d'une société en portefeuille, par exemple pour réduire son empreinte carbone. Aujourd’hui, nous travaillons avec Ethos qui a mis en place un programme qui permet aux investisseurs institutionnels d’engager le dialogue avec les sociétés cotées en Suisse et hors de Suisse. Le dialogue est engagé soit directement avec les sociétés soit sous la forme de participation à des initiatives internationales d‘engagement collectif. Ethos fournit ensuite des rapports sur le résultat obtenu. De notre côté, nous observons tout d’abord cette première phase des résultats, puis nous décidons si nous devons en demander davantage, ou alors privilégier les bons élèves en excluant de notre portefeuille les sociétés qui font peu de progrès.   On parle souvent d’un manque de transparence dans cette industrie de la finance durable. Alors, comment vous assurez-vous du bon comportement des sociétés dans lesquelles vous investissez?
Nous travaillons avec Conser qui fixe ses ratings à travers son consensus. Conser a développé cette méthodologie de screening propriétaire qui repose sur une notation ESG multi-sources. En montrant le consensus du marché sur la durabilité de plus de 5000 entreprises et États, ainsi que la dispersion entre les notations, ce modèle permet d’évaluer et de comparer efficacement les fonds entre eux.  Quels sont vos délais?
Nous travaillons sur des objectifs pour 2025. C’est là que nous allons définir un objectif de réduction de l’intensité carbone dans notre portefeuille-action. À ce jour, nous travaillons sur «comment on va l’implémenter» et «comment on va y arriver».   En ce qui concerne vos actes, quelles sont vos actions concrètes en Suisse?
En tant que grand propriétaire d’immeubles, nous élaborons un programme de rénovation qui améliore l’efficience énergétique de nos biens. Le but est de diminuer la production de chaleur dans les immeubles. Il faut cependant trouver le bon équilibre entre les investissements - coûteux - pour améliorer l'efficience énergétique des bâtiments et la nécessité de dégager des rendements en adéquation avec nos engagements à long terme. Cela fait aussi partie de notre stratégie climatique pour 2025.