Avec seulement six licornes en Suisse, fin juillet 2023, le pays accuse un certain retard par rapport aux champions américains (668) et chinois (172). Est-ce préjudiciable à l'économie suisse? Est-ce que les start-up valorisées à plus d'un millard de dollars renforcent vraiment l’économie d’un pays ?
Les licornes créent des emplois et propulsent la Suisse sur la scène mondiale de l'innovation, renforçant son attrait pour les entreprises étrangères et favorisant la création de pôles technologiques dynamiques.
Cependant, la magie des licornes n'est pas sans équivoque. Bien que valorisées à des montants record, ces entreprises ne génèrent pas encore de bénéfice, échappant ainsi à l'impôt. Leur valeur repose sur le potentiel révolutionnaire de leurs idées, plutôt que sur des profits tangibles. Les investisseurs achètent un concept, tels que «louer une chambre en ligne (Airbnb)» ou «coloniser Mars (SpaceX) », en espérant revendre leur part avec une plus-value.
Cette dynamique comporte des risques significatifs. Certaines licornes, à l'image de WeWork ou d'Uber, ont vu leur valeur s'effondrer lors de leur entrée en Bourse. Uber, par exemple, a mis des années à devenir rentable.
À court terme, les licornes suisses ne renforcent donc pas forcément l’économie d’un pays. Mais à long terme, elles pourraient donner naissance à un champion suisse comparable à Nestlé.
