• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Dufry redresse péniblement la tête au premier semestre

Le chiffre d'affaires du groupe bâlois s'est affaissé d'un quart en rythme annuel à 1,19 milliard de francs.

La copie rendue par Dufry est supérieure aux projections des analystes consultés par AWP.
Keystone
La copie rendue par Dufry est supérieure aux projections des analystes consultés par AWP.
10 août 2021, 9h55
Partager

L'exploitant de boutiques hors taxes Dufry n'est pas parvenu à renouer avec les chiffres noirs après les six premiers mois de 2021, même s'il a réussi à résorber ses pertes, qui se sont avérées nettement moindres que ce que craignait la communauté financière.

"Le premier semestre de l'année 2021 a été caractérisé par un démarrage lent en raison des restrictions en cours", a indiqué mardi le patron du groupe bâlois, Julián Díaz, cité dans un communiqué, signalant "des signes clairs de de reprise" à la faveur des campagnes de vaccination et de la mise sur pied de protocoles de voyage favorables.

Le chiffre d'affaires réalisé entre janvier et juin s'est affaissé d'un quart en rythme annuel à 1,19 milliard de francs. En termes organiques, l'évolution a été de -22,8%, et comparée au premier semestre 2019 de -69,5%, précise Dufry.

Dans la région Amériques, qui regroupe depuis le 1er janvier l'ensemble du Nouveau Continent et constitue depuis la plus importante zone de chalandise, les recettes ont totalisé 637,9 millions de francs, à peine 6,2% de moins qu'au premier semestre 2020 en termes organiques, grâce aux "progrès significatifs" de la vaccination aux Etats-Unis et l'assouplissement des restrictions qui s'en est suivi.

En Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea), les ventes ont continué de dégringoler, à 376,0 millions de francs, contre 677,6 millions un an plus tôt (-44,8%) et près de 2,0 milliards au premier semestre 2019 (-80,9%). La performance a différé selon les pays, en fonction des mesures prises par les gouvernements locaux et la mise en oeuvre de protocoles de voyage.

A 09h25, la nominative Dufry prenait 1,4% à 48,21 francs

Asie réduite à peau de chagrin

Les revenus réalisés dans la région Asie-Pacifique ont connu une évolution similaire (-55,2% sur un an et -84,5% au regard du premier semestre 2019) à 52,1 millions de francs. La Chine connaît un redressement robuste, à la faveur notamment du premier point de vente de 3000 m2 ouvert à Hainan en collaboration avec le géant du commerce en ligne Alibaba.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) est ressorti à -368,5 millions de francs, contre un déficit de 932,6 millions un an plus tôt, une amélioration qui s'explique notamment par la diminution de près de 40% des frais de personnel. Le débours net attribuable aux actionnaires a pu être ramené à 499,2 millions, après -903,2 millions.

La copie rendue par Dufry est supérieure aux projections des analystes consultés par AWP, à l'exception des ventes, qui n'ont pas satisfait les prévisions les plus conservatrices.

Au vu de la situation actuelle, la direction de l'entreprise n'a pas souhaité s'aventurer sur le terrain des objectifs chiffrés, mais dit s'attendre à dépasser les économies initialement visées par rapport à 2019.

A fin juin, plus de 1600 points de vente étaient ouverts, soit près de trois quarts de la capacité de vente de 2019. D'ici fin août, Dufry espère porter ce chiffre à 85%. (awp)

Les investisseurs tiraillés après des résultats "moins pires" que craint

L'action Dufry était ballottée à la Bourse suisse, après la publication d'une nouvelle perte semestrielle, réduite toutefois de près de moitié en comparaison annuelle. Si les ventes sont restées en deçà des expectatives, le résultat net s'est avéré sensiblement meilleur que prévu et le groupe bâlois prévoit de dépasser les économies visées pour l'exercice en cours.

A 09h25, la nominative Dufry prenait 1,4% à 48,21 francs, après avoir bondi à 50 francs (+5,1%) dans les premiers échanges et plongé à 46,75 francs (-1,6%), alors que l'indice SPI grappillait 0,16%.

Le redressement des ventes reste à un bas niveau, constate Gian Marco Werro de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'analyste salue les efforts réalisés sur le front des coûts, mais ne cache pas son scepticisme par rapport à la reprise du marché européen du voyage au troisième trimestre.

Même son de cloche de la part de son confrère Pascal Furger chez Vontobel, qui souligne que le redressement du secteur risque de prendre du temps, comme l'illustrent les nouveaux verrouillages en Chine.

Contrairement à ses préopinants, qui recommandent de conserver le titre, Volker Bosse, de Baader Helvea, préconise au contraire de s'en défaire, signalant que la situation de la branche reste vulnérable et le retour au niveau d'avant-crise n'est pas attendu avant 2022 à 2024, selon les différentes sources. (awp)