La situation actuelle est le fruit d'un manque de volonté, de conduite et de responsabilité avec pour résultat une "cacophonie qui ne nous apporte rien" selon le président d'UBS Suisse Lukas Gähwiler.
Le Conseil fédéral aurait dû clairement prendre position après le premier résultat des négociations, a critiqué M. Gähwiler dans une interview à la NZZ de samedi. A l'époque, le dossier a échappé au gouvernement et celui-ci n'a pas réussi à reprendre les rênes.
Désormais, le Conseil fédéral doit faire "preuve de courage" et achever rapidement les négociations. "Si il est convaincu qu'on peut obtenir un bon résultat, l'accord devrait suivre le processus parlementaire habituel et le peuple décider à la fin", a souligné le président d'UBS Suisse. Ce dernier n'est toutefois pas convaincu de cette hypothèse et il pense qu'il serait mieux d'arrêter les frais. "Un non du peuple pèserait plus auprès de l'UE qu'un non du gouvernement et cela bloquerait le dialogue politique pour des années".
La Suisse sortira renforcée de la crise
A propos de la crise du coronavirus, M. Gähwiler a estimé que la Suisse en ressentira longtemps les conséquences. Si le chômage partiel s'arrête, le chômage augmentera. Mais le président d'UBS Suisse est confiant que l'économie suisse a jusqu'ici mieux maîtrisé la crise que d'autres pays voisins. Le pays ressortira renforcé de la crise, a-t-il relevé. En faisant l'acquisition plus tôt de vaccins, on aurait prix un plus grand avantage, selon lui.
Pour ce qui est de la banque, M. Gähwiler prévoit une poursuite de l'effet de la numérisation dans le segment classique de clientèle privée. Pour UBS, les canaux numériques affichent des taux de croissance à deux, voire même trois chiffres. Le conseil personnel reste toutefois important, notamment pour la gestion de fortune ou la clientèle d'entreprises. La banque reste donc une affaire de personnes.
Enfin, la présidence du conseil d'administration de la banque aux trois clé, qui sera à repourvoir l'an prochain, ne constitue pas un thème de discussion pour M. Gähwiler, qui veut se concentrer sur sa tâche actuelle. (awp)
