La compagnie aérienne à bas coûts EasyJet entend mettre à profit l'assouplissement des mesures sanitaires qui ont plombé son activité au cours de la dernière année et demie. Pour faire face au rebond de la demande, le transporteur britannique entend porter sa capacité de transport à 60% de son niveau d'avant la pandémie de Covid-19 pour le dernier trimestre de son exercice décalé 2020/21 (clos fin septembre). En Suisse, cela se traduit par l'ouverture d'une dizaine de nouvelles routes pour la période estivale.
"Sur l'ensemble du réseau, nous avons ouvert 116 routes, pour la plupart nouvelles", a indiqué mardi à AWP Thomas Haagensen, directeur des marchés du groupe. La Suisse n'est pas en reste, avec neuf nouvelles lignes au départ de Genève et Bâle vers des destinations méditerranéennes, ainsi que la reprise de la liaison Zurich-Faro, rendue possible notamment par l'établissement d'une base saisonnière dans la cité portugaise.
Pour cet hiver, EasyJet a également l'intention de relancer à partir de novembre et jusqu'en mars ses vols pour Sharm el-Sheikh, sur les bords de la mer Rouge, depuis Genève et Bâle. La reprise de la desserte saisonnière de Toulouse au départ de la cité de Calvin est au programme dès fin octobre jusqu'au mois de mars.
"La reprise de la demande en Suisse a été similaire, voire légèrement supérieure à l'ensemble du réseau", a signalé M. Haagensen, soulignant l'appétence des voyageurs helvétiques pour les destinations de la péninsule ibérique, mais aussi pour les îles grecques. Le taux de réservation pour le quatrième trimestre 2020/21 (juillet-septembre) se situe actuellement autour de 50%, comparé à 65% pour la même période en 2019.
Désengagement bâlois maintenu
L'embellie anticipée ne remet pas en question le retrait de deux avions à Bâle annoncé l'automne dernier, ramenant la flotte basée en Suisse à 25 appareils. "Ce plan-là continue comme prévu, mais nous sommes très heureux d'avoir pu conclure les négociations avec les syndicats, qui n'ont mené à aucun licenciement", rappelle Thomas Haagensen.
Interrogé sur l'impact de l'augmentation attendue des capacités sur l'occupation du personnel au bénéfice de mesures de réduction de l'horaire de travail (RHT), le responsable n'a pas souhaité fournir de détails, tout en soulignant l'importance de maintenir les collaborateurs "en capacité d'opérer des vols, ce qui nous a permis de nous caler sur la reprise de la demande".
Avec ses deux bases helvétiques situées à la frontière de pays européens dont les politiques sanitaires sont parfois divergentes, EasyJet voit beaucoup de clients en proie à des doutes concernant les directives et les procédures à respecter selon leur lieu de provenance et de destination, entre obligations de tests, certificats de vaccination, quarantaines etc.
Le responsable appelle de ses voeux "une plus grande harmonisation des règles et des mesures en Europe". En attendant, la compagnie a agrémenté son site internet d'un portail d'information Covid-19 à l'attention de ses passagers, qui peuvent le cas échéant profiter d'une remise auprès de leur partenaire Unilabs.
Revenant sur la performance du trimestre écoulé, il évoque un taux de remplissage de 66% à l'échelle du réseau et signale une "augmentation graduelle tout au long du trimestre, culminant à 72% au mois de juin", sans toutefois préciser si celle-ci s'applique également au marché helvétique.
D'avril à juin, EasyJet a fait état d'un chiffre d'affaires à 212,9 millions de livres (266,8 millions de francs), contre 7,2 millions un an plus tôt, ainsi que d'une réduction de 8% de sa perte trimestrielle, ramenée à 318,3 millions de livres. (awp)