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DePoly lève 1,3 million pour recycler complètement le PET

L’entreprise basée à Sion a bouclé un tour de table de pré-seed. Avec cette somme, elle finalisera les détails de son projet pilote de démonstration.

Les produits chimiques qui résultent du procédé mis au point par Samantha Anderson, Christopher Ireland et Bardiya Valizadeh peuvent être utilisés pour synthétiser des résines PET 100% recyclées
Manuel Stagars, from the documentary film "Start-up" (2020)
Les produits chimiques qui résultent du procédé mis au point par Samantha Anderson, Christopher Ireland et Bardiya Valizadeh peuvent être utilisés pour synthétiser des résines PET 100% recyclées
17 décembre 2020, 16h38
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Elle n’a pas fêté son premier anniversaire qu’elle a sécurisé son premier million. DePoly a annoncé, mercredi, la clôture de son cycle de financement de pré-amorçage. La start-up valaisanne fondée en février a levé 1,3 million de francs pour sa nouvelle méthode de recyclage du PET.

«Grâce à ces fonds, nous optimiserons notre unité de pré-démonstration. Elle sera prête d’ici à la fin de l’année», se réjouit Samantha Anderson, cofondatrice et CEO de DePoly. Cette chaîne de dépolymérisation du plastique sera installée au cœur de l'usine de traitement des ordures du Valais central (UTO). Elle sera fixe et la postdoctorante d’origine canadienne espère que des «investisseurs et des partenaires viendront la visiter» une fois les restrictions sanitaires liées au Covid-19 levées.

Le fonds de capital-risque zurichois Wingman Ventures a mené ce tour de table. Dans son sillage, les Berlinois d’Angel Invest Ventures et les Américains de Tiny VC. Deux dirigeants chevronnés de l’industrie chimique ont aussi participé. La société du campus d’Energypolis à Sion a également bénéficié du soutien de Venture Kick, de la Fondation pour l’Innovation Technologique (FIT), de Climate-KIC et de MassChallenge. «Je ne suis pas surpris qu’ils drainent autant d’intérêt car ils sont très crédibles aux niveaux de leurs données et recherches», commente Matt Lashmar, directeur de MassChallenge. En octobre, DePoly a été sacré lauréat du concours de l’accélérateur de Renens, se plaçant sur la deuxième marche du podium. De son côté, Adriano Bürgi qui dirige programme Climate-KIC est impressionné par la capacité de l’équipe de cinq collaborateurs à «équilibrer leurs efforts entre la R&D, les tests pilotes et la recherche d’investissement». 

Ce que j’aime chez eux, c’est qu’ils proposent une véritable solution circulaire

Matt Lashmar de MassChallenge

Retour à l’industrie

«Ce que j’aime chez eux, c’est qu’ils proposent une véritable solution circulaire. Ils prennent des bouteilles usagées, les retransforment en leurs composants chimiques et les renvoient aux producteurs. C’est potentiellement la solution-miracle d’un modèle économique circulaire pour le PET», reprend Matt Lashmar. Les matériaux monomères – l’acide téréphtalique et le monoéthylène glycol – ainsi revendus sont de qualité identique aux produits chimiques fabriqués originellement par le secteur pétrolier.

Avec son procédé chimique issu de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), DePoly peut traiter des plastiques généralement laissés de côté, de couleurs et fibres différentes par exemple. Selon le communiqué publié par la jeune société, «plus de 50 millions de tonnes de plastique PET sont produites par an» dont seulement «9% est recyclées en granulés». La majorité est «incinérée ou jetée en décharge.»

«Le marché mondial du plastique PET se chiffre à 50 milliards de francs», assure Samantha Anderson. La chimiste et ses deux associés, Christopher Ireland et Bardiya Valizadeh, ciblent des fabricants de résine de PET, des compagnies qui doivent recycler leurs produits en interne, des centres de recyclage qui veulent économiser sur l’incinération mais aussi des gouvernements qui désirent augmenter la part de recyclage sur leur territoire. Une levée de fonds d’amorçage plus ambitieuse devrait suivre dans les mois à venir.