L’invité: Marco Mina
Sa fonction: Directeur de la science des données
Son entreprise: Haya Therapeutics
Haya Therapeutics a été sacrée start-up la plus prometteuse de Suisse en septembre, arrivant en tête du classement annuel de Venturelab. L’entreprise développe un traitement ARN contre la fibrose cardiaque, une affection grave qui nécessite actuellement une transplantation. Fondée en 2019 et basée à Epalinges (VD), au sein de l’incubateur biotech Biopôle, la jeune pousse a ouvert l’an dernier un deuxième site à San Diego, aux Etats-Unis, l’un des principaux centres pour la recherche sur l’ARN. Son directeur des données et de la biologie computationnelle est l’invité de Be to B.
Après un bref passage chez Sophia Genetics, Marco Mina a rejoint Haya Therapeutics en 2021. S’il n’est pas lui-même à l’origine du projet, le spécialiste en bio-informatique a un goût pour l’entrepreneuriat qui lui a fait préférer une start-up à une entreprise établie. La jeune pousse compte actuellement une trentaine d’employés. Dans un an, ils seront «50, 60, j’espère», avance Marco Mina. Depuis la première place au Top 100 des start-up, «beaucoup de personnes nous ont contactés. Des talents intéressés de travailler avec nous», se réjouit-il.
Avec un financement total de quelque 25 millions de francs bouclé en 2022, la start-up a échappé à la contraction des financements qui touche actuellement le monde de l’innovation. Elle profite en revanche de la profusion de talents sur le marché, en particulier aux Etats-Unis, où de nombreuses entreprises ont fait faillite ou réduit leurs effectifs. Des dizaines de milliers de «personnes ont été licenciées». Par conséquent «il y a beaucoup de monde sur le marché» du travail.
A terme, ce que vendra concrètement Haya, ce sont des thérapies. Le traitement contre la fibrose cardiaque, actuellement en phase préclinique, est le plus avancé. Mais d’autres traitements qui reprennent le même processus de ciblage ARN sont également à l’étude grâce à leur «plateforme», explique Marco Mina. L’inventaire de molécules à cibler pour développer des thérapies, que tient Haya Therapeutics, pourrait aussi intéresser d’autres entreprises et engendrer des collaborations.
En collaboration avec Frédéric Lelièvre