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Covid-19: l'économie romande résiste mieux que le reste de la Suisse

D’après la dernière étude publiée mardi, le PIB romand est attendu en chute de 5,7% en 2020, contre 6,2% pour la moyenne nationale. Jura et Neuchâtel sont les cantons les plus touchés par la crise.

L’impact du Covid-19 sur l’économie romande est plus fort qu’en 2008.
L’impact du Covid-19 sur l’économie romande est plus fort qu’en 2008.
22 septembre 2020, 16h58
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Le PIB romand est attendu en chute de 5,7% cette année en raison de la crise du Covid-19, selon la nouvelle étude sur l’économie régionale présentée mardi par les six banques cantonales et l’institut Créa. Si le plongeon est bien plus important que lors des dernières crises, la Suisse romande s’en tire un peu mieux que la moyenne nationale (-6,2%). Primaire, secondaire, tertiaire: les trois secteurs sont concernés et pratiquement toutes leurs branches sont dans le rouge cette année. Toutes les pans de l’économie sont touchés, mais à différentes échelles: Alors que les perspectives sont très négatives pour l’industrie des machines, les transports et l’hôtellerie-restauration,  en revanche la chimie-pharma, la construction, ainsi que les services publics et parapublics ne devraient accuser que des reculs limités cette année, précise l’étude.

Vaud amortit la chute

De fait, le canton de Vaud porte l’économie romande. Représentant 34% de celle-ci, son PIB ne devrait baisser que de 5% d’après les estimations de l’institut Créa. L’autre géant romand, Genève, ne se porte pas trop mal non plus, avec une baisse de 6,4%, touchés dans sa branche des services financiers. Tournés vers les activités industrielles, le Jura et Neuchâtel sont plus touchés en 2020 (-8,2% et -7,2%). Tandis que pour Fribourg et le Valais, le bilan sur deux ans est moins négatif que la moyenne. Grâce notamment à des secteurs secondaires proportionnellement plus tournés vers la construction et plus stables. «Le mois et demi de semi-confinement au printemps, les mesures de sécurité pour limiter le nombre d’infections, les entraves au voyage et la mauvaise conjoncture mondiale pèsent sur l’ensemble des cantons romands. De fait, nous chiffrons à environ 8650 francs par personne en Suisse romande la perte de PIB cumulée entre 2020 et 2021», a souligné Jean-Pascal Baechler de la Banque cantonale vaudoise (BCV). Le calcul se base sur la différence entre le PIB romand tel qu’il pouvait être anticipé pour 2020 et 2021 avant le début de la crise et les prévisions actuelles. Quid du chômage?  L’économiste ne s’est pas exprimé à propos des prévisions de 2021. Mais à ce jour, «la hausse du chômage est restée contenue, avec un taux de sans-emploi qui est passé en Suisse romande de 3,1% en août 2019 à 4,4% en août 2020. Lors de la crise de 2009, le taux de chômage avait atteint 6%», précise-t-il.

Un retour réel de l’activité en 2022

Malgré un discours optimiste, la reprise s’annonce peu dynamique avec un PIB romand attendu en hausse de 4,5% en 2021, soit légèrement moins qu’en moyenne nationale (+4,9%). Tant le PIB romand que celui de la Suisse devraient rester plus bas d’environ 1,5% par rapport à 2019. «Il faudra vraisemblablement attendre 2022 pour voir l’activité remonter au niveau d’avant-crise», a commenté le conseiller économique de la BCV. L’amélioration attendue de la conjoncture devrait bénéficier en particulier au Jura et à Neuchâtel, souligne l’étude, avec une hausse du PIB attendue à 7% et 6,3%.  Fribourg pourrait connaître une croissance plus élevée que la moyenne romande, tandis que Genève et le Valais devraient être proches de celle-ci. Quant au canton de Vaud, son évolution pourrait être un peu en retrait par rapport à la moyenne (+3%). Au final, les rebonds des PIB des cantons romands en 2021 sont attendus entre 3% et 7%. «Les prévisions sont cependant à considérer avec prudence, les facteurs de risque restant nombreux. Il y a notamment les incertitudes liées à l’évolution de la pandémie et à ses conséquences économiques», analyse Jean-Pascal Baechler.