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Aryzta obtient les moyens d’un vrai renouveau

COMMENTAIRE. L’élection de trois nouveaux administrateurs expérimentés est prometteuse pour Aryzta, mais des handicaps de taille persistent. Accepter une OPA aux conditions actuelles serait toutefois une erreur.

Aryzta est le numéro trois en Europe dans le domaine des croissants. (Keystone)
Aryzta est le numéro trois en Europe dans le domaine des croissants. (Keystone)
16 septembre 2020, 16h52
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Les candidats proposés par le groupe d’actionnaires constitué de Veraison Capital et Cobas Asset Management (22% du capital) ont passé très facilement la rampe mercredi lors de l’assemblée générale extraordinaire d’Aryzta. Ils ont mêmes été plébiscités sur plusieurs points et applaudis dans une salle qui comprenait un nombre considérable d’actionnaires individuels, aspirant à un changement après plusieurs années d’errance du fabricant d’articles de boulangerie surgelés B2B.  Les actionnaires représentant 82% des droits de vote valides ont approuvé toutes les propositions de Veraison et Cobas, y compris celles pour la nomination au sein du comité de rémunération du conseil d’administration. Urs Jordi a été élu, avec près de 96,6% des voix, au conseil d’administration et 65,8% à la présidence du spécialiste des croissants. Heiner Kamps a obtenu 94,9% des voix pour son élection comme administrateur et Armin Bieri, 65,7%. Les trois sont des dirigeants expérimentés du secteur agro-alimentaire et de la boulangerie en particulier. Urs Jordi et Armin Bieri connaissent déjà la maison Aryzta en tant qu’anciens managers. Améliorer la performance opérationnelle, simplifier l’organisation du groupe, accentuer les solutions apportées à la clientèle et accélérer l’innovation sont leurs objectifs prioritaires. Le sort de Kevin Toland, toujours CEO mais démis de ses fonctions d’administrateur délégué, n’est pas encore réglé. Celui-ci est en sursis bien qu’il n’ait pas démérité. Une revue approfondie des opérations sera effectuée ces prochaines semaines. Peut-on pour autant parler d’un renouveau? Si les conditions à cet effet semblent réunies, Aryzta a deux handicaps de taille: son endettement net (près d’un milliard d’euros avec les dividendes différés pour le financement hybride) et son exposition supérieure à la moyenne à la Covid-19. Le groupe basé à Schlieren (ZH) ne génère pas encore suffisamment de cash-flow pour diminuer son endettement, des cessions d’actifs seront dès lors sans doute nécessaires. En revanche, l’acceptation d’une offre publique d’acquisition au prix actuel de l’action et même plus haut est rejetée avec force par Urs Jordi. Douchant du même coup les spéculateurs et arbitragistes (l’action a perdu plus de 10%).   Le potentiel d’une forte revalorisation existe. Aryzta est valorisé aujourd’hui à près de 750 millions de francs par le marché boursier. Une valeur boursière de 2 à 2,5 milliards de francs à plus ou moins long terme n’apparaît ainsi pas comme une chimère.