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Aryzta fait appel à des vétérans pour son renouveau

Les nouveaux administrateurs proposés par le fabricant de produits de boulangerie possèdent une longue expérience dans l’agro-alimentaire. La lutte de pouvoir est finie suite au départ de l’ancien président Gary McGann.

La valeur boursière d'Aryzta avoisine 600 millions de francs. Une revalorisation substantielle est possible avec une nette amélioration de la rentabilité d'exploitation et une réduction de la dette.
La valeur boursière d'Aryzta avoisine 600 millions de francs. Une revalorisation substantielle est possible avec une nette amélioration de la rentabilité d'exploitation et une réduction de la dette.
12 novembre 2020, 17h25
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«La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information.» Aryzta entend désormais se nourrir de cette maxime d’Albert Einstein pour se remettre à flot durablement. La nouvelle composition de son conseil d’administration, qui devra être ratifiée par l’assemblée générale du 15 décembre prochain, laisse bien augurer d’une telle suite. Car il comprend seulement des professionnels confirmés, dont trois candidats présentés mercredi soir, qui doivent permettre au fabricant de produits de boulangerie surgelés de retrouver une meilleure rentabilité. Celle-ci a été atténuée par plusieurs années de mauvaise gestion et la crise sanitaire. «C’est une importante base pour le redressement de cette entreprise», commente Patrik Schwendimann, analyste à la Banque Cantonale de Zurich. Il est rejoint en ce sens par Francisco Garcia Paramés, CEO de la firme espagnole Cobas Asset Management, qui est à l’origine des changements en cours. A l’instar de l’actionnaire activiste, Veraison Capital qui a notamment fait élire en septembre dernier Urs Jordi comme nouveau président. Aryzta propose d’élire Gordon Hardie, Jörg Riboni et Hélène Weber-Dubi. Suivant ainsi les recommandations de Lodbrok Capital pour les deux premiers nommés. Cette firme de gestion alternative détient un peu plus de 3% du capital d’Aryzta. Ces candidats sont tous des connaisseurs de l’industrie agro-alimentaire. Gordon Hardie, qui aujourd’hui est un conseiller stratégique de la firme d’investissement Temasek, basée à Singapour, a été président et CEO de la société américaine Bunge Food & Ingredients, de 2011 à 2019. Pour sa part, Jörg Riboni a été directeur financier du groupe Emmi de 2013 à 2019, tandis que Hélène Weber-Dubi a été plus de 15 ans CFO d’Orior Food jusqu’en 2015. Cette dernière a contribué à l’introduction en Bourse (IPO) de cette entreprise, il y a dix ans. La guerre du pouvoir au sein du conseil d’administration a été achevée avec le départ en septembre dernier de Gary McGann. Les administrateurs qui lui étaient proches ne sont pas proposés pour une réélection. Seul le maintien de Kevin Toland comme CEO n’est pas encore réglé. «Celui-ci ne peut pas rester avec une nouvelle gouvernance d’entreprise, mais il entend obtenir une compensation financière», commente un proche de la société qui ne veut pas être nommé. 

Le défi de l’endettement

Le plus dur reste à faire. «Les risques demeurent élevés en raison du haut niveau d’endettement et du Covid-19. Mais nous sommes confiants que la nouvelle équipe conduite par Urs Jordi, en étant capable de travailler efficacement ensemble, réussira à remettre Aryzta sur la bonne voie», souligne Patrick Schwendimann. «Une cession des actifs en Amérique du Nord, dont Otis Spunkmeyer, semble vraisemblable pour réduire la dette ». De tels désinvestissements ne risquent-ils pas de lui faire perdre un important client global tel que McDonald’s pour ses croissants et pains ? «Non, car il s’agit avant tout d’affaires exigeant une forte présence locale avec des produits et une logistique de qualité élevée. Aryzta fournit également des McDonald’s en dehors de l’Amérique du Nord, notamment en Europe, en Asie et au Brésil.» Quoi qu’il en soit, Aryzta doit diminuer son endettement net, qui s’élevait à un peu plus d’un milliard d’euros à la fin juillet 2019, suite à une politique d’acquisitions trop agressive. De plus, il doit stabiliser, puis améliorer son cash-flow pour restaurer la confiance.