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Aevis Victoria a limité les pertes

Les affaires de Swiss Medical Network se normalisent avec même quelques rattrapages. Les incertitudes du côté des hôtels interdisent cependant toutes prévisions.

L'hôtel Intercontinental à Davos est consolidé dans les comptes du groupe depuis janvier 2020.
L'hôtel Intercontinental à Davos est consolidé dans les comptes du groupe depuis janvier 2020.
18 septembre 2020, 16h22
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Le groupe Aevis Victoria veut sortir renforcé des difficultés engendrés par la pandémie du Covid-19 pour ses deux principaux domaines d’activité, la santé et l’hospitalité. Ne cachant pas l’allusion directe aux concurrents, Antoine Hubert a relevé, lors de la présentation des résultats vendredi, que son groupe «n’a pas dû renégocier des clauses d’emprunts (covenants). Nous gérons nos financements de manière très attentive. Nous avons toujours eu suffisamment de réserves de liquidités et n’avons aucun problème à court terme dans ce domaine». De surcroît, Aevis Victoria n’a pas bénéficié de soutiens de la Confédération autres que le soutien aux RHT (réduction de l’horaire de travail). Une décision concernant une éventuelle compensation du manque à gagner des hôpitaux pendant la période du confinement (interdiction des interventions non-urgentes) n’est pas attendue avant l’an prochain. Dans une première étape, au plus fort de la crise, il a réussi à limiter le recul du chiffre d’affaires net ajusté à -1,5%, à 346,6 millions de francs. «Au vu des circonstances, ce résultat est supérieur aux attentes», a souligné l’administrateur délégué d’Aevis Victoria et unique actionnaire de L’Agefi Antoine Hubert. Cela n’a cependant pas empêché l’Ebit de tomber dans les chiffres rouges, à -9,4 millions (contre 201,1 millions sur la même période de l’année 2019, notamment en raison de la vente de parts d’Infracore), générant une perte nette de 14,1 millions. A 14h12, le titre a légèrement progressé de 0,85%, à 11,90 francs.

Faire avancer la vision des soins intégrés

Disposer de suffisamment de financement est d’autant plus important que la crise offre plein d’opportunités permettant d’avancer dans la réalisation des objectifs stratégiques pour les deux principaux domaines d’activité. La mise sur pied d’une structure de soins intégrés – ce qui serait une première en Suisse - est l’objectif à moyen terme du côté de la santé. «Notre réseau dans l’Arc jurassien, avec la Clinique Montbrillant à La Chaux-de-Fonds, les sites de St-Imier et de Moutier de l’Hôpital Jura Bernois, l’Hôpital de la Providence à Neuchâtel, complété par la télémédecine de Medgate, est l’exemple en Suisse qui s’en rapproche le plus. Nous l’avons en outre renforcé par l’acquisition de Medizinisches Zentrum Biel, un centre médical», selon Antoine Hubert. Il a aussi répété sa volonté d’associer des partenaires à ce projet, pour élargir la base d’investisseurs comme pour compléter la gamme de services. Sur le terrain, pour mettre en œuvre les soins intégrés, «il faut offrir toute la gamme de services médicaux». Mais il y a encore des chaînons manquants, les centres médicaux (Aevis Victoria discute de plusieurs acquisitions dans l’ambulatoire), les pharmacies et une assurance-maladie adaptée à ce modèle. Si le confinement a évidemment conduit à un effondrement des affaires (35% des capacités en mars et avril) dans les cliniques de Swiss Medical Network, après 90% en mai, l’activité a même été supérieure à 2019 (120%) en juin, grâce à des rattrapages sur des interventions prévues. Au deuxième semestre, la situation s’est normalisée.

Tous les hôtels devraient être ouverts en hiver

La pandémie a sans surprise encore plus durement frappé le pôle Hospitality. Grâce aux acquisitions à Zermatt (Seiler Hotels) et à Davos (Intercontinental), le chiffre d’affaires a bondi de 49,8% à 43,8 millions. Mais hormis ces acquisitions, mettant aussi en évidence le potentiel des stations de montagne en hiver, il aurait baissé de 51,5%. La marge Ebidtar ne s’est détériorée que de 1,1 points de pourcentage, à 12,6%. En été, l’absence d’événements s’est faite ressentir du côté du Bellevue Palace de Berne notamment. Quant aux hôtels de Zermatt et d’Interlaken, ils ont baissé les prix pour réaliser une saison qualifiée de satisfaisante. L’avenir s’annonce incertain. Il dépend notamment des restrictions sanitaires mises en place par la Confédération. A ce jour, Aevis Victoria table sur l’ouverture de tous les hôtels pendant la saison d’hiver. Mais le groupe dispose de suffisamment de flexibilité pour s’adapter. Cela peut même impliquer la réalisation avancée de projets de transformation et de repositionnement, par exemple au Victoria-Jungfrau d’Interlaken.