Le groupe d'électrotechnique et d'automation ABB a bien débuté l'année, voyant son bénéfice s'envoler. Si les ventes ont stagné, la progression des entrées de commande lui offre de la visibilité et de la confiance pour le reste de l'exercice.
"Nous avons bien géré jusqu'à présent" dans un contexte de guerre en Ukraine, d'inflation, de ruptures sur les chaînes d'approvisionnement et de confinements en Chine, a déclaré jeudi Björn Rosengren. Le directeur général d'ABB s'est félicité du "solide démarrage" en 2022 lors d'une vidéoconférence.
Au cours des trois premiers mois de 2022, les entrées de commandes du groupe zurichois ont crû davantage que les ventes. Les premières ont frôlé les 9,4 milliards de dollars, en hausse de 21%, tandis que le chiffre d'affaires a grappillé 1% à 6,97 milliards.
Le groupe a vu ses prises de commandes être tirées par "un niveau élevé de l'activité générale" de ses clients et non par des ordres d'ampleur. Les ventes ont été soutenues par une évolution positive dans toutes les unités, à l'exception de Robotics & Discrete Automation, entravée par des pénuries de composants. Ses revenus ont décliné de 14% à 730 millions.
Selon le CEO, la "tendance sous-jacente" pour les robots de la multinationale reste positive. Il table sur "un meilleur accès aux semiconducteurs en deuxième partie d'année".
A 12h10, le titre se maintenait largement en tête du SMI, gagnant 5,7% à 31,77 francs
Impact éventuel de la Chine
Sur le plan opérationnel, l'excédent d'exploitation (Ebita) s'est enrobé de 4% à 997 millions pour une marge afférente améliorée à 14,3% après 13,8% un an plus tôt, grâce aux volumes élevés mais aussi à la compensation de l'inflation des coûts, principalement liée aux matières premières, à certains composants, à la logistique et à des marchés du travail "tendus".
Le bénéfice net est ressorti à 604 millions, en hausse de 20%, en raison de l'augmentation des gains des activités poursuivies et de la baisse des dépenses financières nettes.
Pour le second trimestre, ABB mise sur une activité similaire à celle du début d'année. Sur cette période, "le chiffre d'affaires a tendance à être séquentiellement plus fort en termes absolus", d'après le communiqué, en supposant qu'il n'y ait pas un renforcement des confinements liés au Covid-19 en Chine. Le site de production de Shanghai, axé sur la robotique, doit rouvrir la semaine prochaine après trois semaines d'arrêt. En cas de nouvelles restrictions, il y aura un impact au deuxième trimestre, a insisté le M. Rosengren.
Comme déjà annoncé, le groupe s'attend à une amélioration de sa marge opérationnelle (Ebita) cette année pour atteindre au minimum 15% dès 2023. Il veut s'appuyer sur "une dynamique de marché positive", qu'il anticipe, ainsi que sur son carnet de commandes. Son patron a assuré auprès d'AWP que le chiffre d'affaires du groupe dépasserait les 5% en 2022, dans la fourchette des prévisions.
Les analystes saluent dans l'ensemble la copie. Capital Markets souligne l'excellente situation des entrées de commande et de la marge ainsi que les prévisions encourageantes de la direction pour le deuxième trimestre.
Vontobel s'attarde sur la rentabilité meilleure que prévu, sauf dans la robotique, grâce aux augmentations de prix et aux volumes qui ont compensé l'inflation. Un signe "clairement positif" alors que le marché craignait des effets plus négatifs.
A 12h10, le titre se maintenait largement en tête du SMI, gagnant 5,7% à 31,77 francs dans un indice en progression de 0,6%. (AWP)