22 septembre 2020, 18h23
Partager
L’année de l'introduction de la loi sur l'assurance maladie en 1996, la prime moyenne s'élevait à 173 francs par mois contre 316,50 francs en 2021. Une comparaison qui certes ne tient pas compte de l’inflation, ni du développement technique de la médecine et encore moins de l’augmentation de l’espérance de vie. Une comparaison qui présente toutefois le mérite d’illustrer la hausse constante des primes maladie.
Pour freiner cette hausse, de nombreuses réformes du système de santé ont été proposées par le Conseil fédéral ces dernières années. La quasi-totalité d’entre elles ont été balayées par les acteurs concernés, du fait d’intérêts trop divergents. En matière de santé, chacun défend son pré carré.
Et gageons que le projet de loi portant sur le recours à un premier filtre, comme par exemple une visite chez le médecin de famille avant de consulter un spécialiste, subira le même sort. Cette réforme risque en effet d'être abandonnée avant qu'elle ne passe devant le Parlement fédéral tant les professionnels des soins y semblent opposés. Ils ont jusqu'à fin novembre pour donner leur avis.
Faut-il dès lors perdre tout espoir? Non. Le salut pourrait bien venir des caisses elles-mêmes et de leurs réserves qui totaliseront 11 milliards de francs à la fin de l’année. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a en effet approuvé, pour l’année prochaine, une compensation des primes encaissées en trop de 183 millions de francs et une réduction volontaire des réserves de 28 millions. Mieux le gouvernement veut assouplir les conditions de réduction des réserves. Autant d’argent qui pourra servir à alléger la facture des primes.
S’il est accepté, ce changement législatif pourra déployer ses effets dès 2022, à condition que les assureurs jouent le jeu. La réforme ne prévoit en effet aucune obligation de la part des caisses de diminuer leurs réserves. Espérons que la concurrence entre caisses les y encourage. Sinon, le Conseil fédéral devra remettre l’ouvrage sur le métier.