Les candidats proposés par Aryzta pour son conseil d’administration ont été plébiscités mardi par les actionnaires. Une solution industrielle est ainsi privilégiée pour le boulanger industriel, dont sa filiale Hiestand est un fleuron de l’industrie alimentaire suisse. L’expansion trop agressive menée jusqu’à 2016 et un surendettement ont presque mis à terre le groupe zurichois. Il était plus que temps de corriger le tir. C’est chose faite.
Le verdict posé par l’assemblée générale est rationnel, car le fabricant de croissants, de cookies et de pains pour hamburger possède les moyens de rebondir. Pour autant qu’il ait les bonnes personnes pour le diriger. Ce sera le cas avec Urs Jordi et son équipe. Ceux-ci sont soutenus par les deux plus importants actionnaires, Veraison et Cobas Asset Management, ainsi que Lodbrok, le plus gros détenteur d’emprunts hybrides.
Les membres du conseil d’administration qui ont été élus ou réélus sont compétents. Leur parcours le démontre. Ils paraissent capables de restaurer la confiance, notamment celle des investisseurs. De plus, ils s’avèrent financièrement indépendants, ce qui est une condition nécessaire à un jugement critique au sein d’un conseil.
Certes, l’ombre d’Elliott continue de planer au-dessus d’eux. Une offre de rachat inamicale par ce fonds américain reste en effet possible. Ce dernier n’a pas dévoilé son plan de redressement pour Aryzta, sinon qu’il ne désinvestirait aucun actif, contrairement aux intentions des dirigeants choisis, et qu’il était en mesure de mieux négocier avec les banques au sujet de la dette.
Céder des actifs maintenant pour réduire l’endettement est une erreur d’après Elliott. Mais sans augmenter considérablement le prix offert, l’investisseur américain n’a que peu de chances de parvenir à ses fins. Seuls des spéculateurs pouvaient se contenter de sa dernière offre à 0,80 franc par action. Même si ce prix est supérieur au cours de clôture hier (0,69 franc) et s’il s’avère supérieur à la moyenne des estimations des analystes financiers, un argument qui est mis en avant par Elliott.
Quoi qu’il en soit, l’effort d’amélioration d’Aryzta sera de longue haleine. Il ne faut pas se bercer d’illusions.