12 novembre 2020, 17h37
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Genève a affiché mercredi sa détermination à soutenir ses entreprises. Même au prix d’un alourdissement de sa dette. Face à la situation extraordinaire provoquée par la pandémie, le maintien du tissu économique prime sur la rigueur financière. Avec les nouvelles mesures prévues, les fonds mis à disposition pour l’économie atteignent 270 millions de francs. Genève a aussi osé prendre de l’avance sur l’enveloppe fédéral potentielle pour les cas de rigueur.
Si la Confédération reconnaissait tous les moyens alloués par Genève selon le principe 50:50 de la loi Covid-19, elle devrait octroyer un quart de son enveloppe, soit 50 millions, au canton du bout du Lac. Et Genève s’attend à un déficit 2020 de 1,1 milliard, avec des aides financières et prêts gratuits liés au Covid-19 de plus de 493 millions. En 2019, le canton a pourtant déjà assumé des charges d’intérêts de 162 millions.
De son côté, Vaud se montre beaucoup plus hésitant à engager des moyens en faveur de ses entreprises. Il bénéficie pourtant de la meilleure notation de crédit possible. En 2020, il s’attend à ne devoir payer que 15 millions à titre d’intérêts sur sa dette. Le canton a pu constituer une réserve de 403 millions pour le Covid-19 dans les comptes 2019, affichant un total engagé à travers 40 mesures de 492 millions jusqu’au 19 octobre 2020. Avec 265 millions, Vaud a débloqué un montant un peu inférieur à celui de Genève pour son économie. Même l’obtention de compensations pour les conséquences financières directes de fermetures ordonnées par l’Etat prend beaucoup de temps.
L’économie vaudoise ne mériterait pas la mise en péril d’entreprises tout à fait viables en raison du maintien d’une rigueur budgétaire. Elle est d’autant moins à propos qu’émettre de la dette a rarement coûté aussi peu au canton de Vaud.