06 octobre 2020, 20h02
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Il y avait déjà les taux d’intérêt négatifs qui comprimaient les marges depuis des années. Puis en mai la pandémie de coronavirus a provoqué un des pires krachs boursiers. Et pourtant, loin de céder à la déprime, le secteur bancaire résiste.
Les chiffres publiés mardi par la fondation Genève place financière montre que la clientèle augmente ses avoirs déposés dans les coffres genevois. Par ailleurs, l’emploi tient plutôt bien. Le contraste est saisissant avec la tempête qui souffle sur quantité d’autres secteurs, l’hôtellerie et la restauration en particulier.
Cependant, cela ne signifie pas que rien ne change, bien au contraire. Le nombre d’emplois dans les banques continue de diminuer. Près de 3000 postes ont disparu au cours des dix dernières années. Pourtant, les effectifs globaux sur la place financière sont pratiquement stables.
Cette stabilité doit beaucoup aux gérants de fortune indépendants qui restent un des moteurs de l’emploi. Bien sûr, ils n’échappent pas au mouvement de consolidation qui frappe la finance, mais ils ont su trouver des solutions pour continuer à croître. Et surtout, deux transformations majeures devraient les aider encore.
La première mue est technologique. L’informatique est à juste titre considéré comme un coût. Mais il recèle un important potentiel d’économies. Que l’on songe par exemple à la Finma, le gendarme de la finance, qui promet une procédure d’enregistrement totalement numérique. Ou à la blockchain qu’utilise Wecan à Genève afin de faciliter les échanges d’informations entre les gérants et leur banque dépositaire.
La seconde transformation concerne la finance durable. Les investisseurs institutionnels, caisses de pension et assureurs en tête, ont clairement pris de l’avance. A l’inverse, trop peu de gestionnaires indépendants ont fait de l’investissement responsable une priorité. Leurs clients n’en veulent-ils pas? Est-il encore trop compliqué de s’y retrouver? A ces questions, une seule réponse: améliorer la formation et l’information.