• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

La finance durable retourne vers les mauvais élèves

ÉDITORIAL - Pendant longtemps, le principe de l’exclusion dominait dans les mentalités. Autrement dit, les entreprises les plus polluantes étaient exclues de facto des portefeuilles d’actions. Mais peut-être qu'il vaut mieux vaut les encourager à changer. L'édito de Matteo Ianni.

03 septembre 2020, 19h51
Partager
L’heure de la rentrée a sonné pour la place financière genevoise. Le Geneva Forum for Sustainable Investment (GFSI), premier évènement majeur à se tenir depuis des mois, s’est déroulé jeudi avec une affluence notable. Un salon attendu notamment par les investisseurs – caisses de pension, gérants de fortune, family offices et investisseurs privés – pour qui la finance durable représente l’avenir. Et une effervescence qui va de pair avec la croissance ininterrompue de l’investissement durable en Suisse. Le montant des capitaux gérés dans le pays selon ces principes s’élève à 1163 milliards de francs, soit environ un tiers des actifs gérés dans nos frontières, et surtout une masse en forte progression, +62% en 2019. Urgence climatique oblige, la composante écologique prend de plus en plus le pas sur la responsabilité sociale et la gouvernance dans les critères durables ou ESG. À cet égard, un changement étonnant s’opère dans le discours des spécialistes. Pendant longtemps, le principe de l’exclusion dominait dans les mentalités. Autrement dit, les entreprises les plus polluantes étaient exclues de facto des portefeuilles d’actions. Il s’avère désormais que cette approche n’est plus la solution proposée. Pour les experts, exclure les mauvais élèves fort rentables n’est pas une stratégie payante à terme. Mieux vaut les encourager à changer. Alors, ils misent désormais sur le dialogue pour sensibiliser les entreprises aux bonnes pratiques en matière de gouvernance et aux exigences du développement durable, afin d'entamer un processus d'amélioration. L'objectif est clair: augmenter de manière durable la valeur de l'entreprise pour ses actionnaires, et parallèlement pour l'ensemble de ses parties prenantes. Un changement intéressant, mais qui peut aussi s’expliquer par la quête de rendement. >>Lire aussi: GFSI: Retraites Populaires souhaite trouver l'équilibre entre durabilité et rendement