24 septembre 2020, 23h05
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La Banque nationale suisse (BNS) a maintenu jeudi à -0,75% son taux directeur. Ce statu quo était attendu par les économistes. Il fait ainsi échos à la décision de la Réserve fédérale américaine la semaine dernière de maintenir ses taux directeurs au plus bas, et ce au moins jusqu’en 2023. Autrement dit, la BNS est obligée de son côté de garder ses taux négatifs pour encore trois ans. Tout relèvement renforcerait en effet l’attractivité du franc, ce que l’institut d’émission cherche précisément à éviter afin d’échapper à toute déflation.
Après avoir atteint 1,0505 EUR/CHF mi-mai, la devise suisse reste à un niveau élevé, mais elle s’est depuis relâchée. Jeudi après-midi la monnaie unique européenne s’échangeait à 1,0807 franc.
La BNS a d’ailleurs confirmé hier sa disposition à intervenir «de manière accrue» sur le marché des changes pour éviter une appréciation trop importante du franc ces prochains mois, en l’absence de marge de manœuvre sur les taux directeurs. Cependant, si elle est poussée à augmenter ses interventions sur le marché des changes, la BNS risque de froisser les autorités américaines. Rappelons que celles-ci ont mis la Suisse sous surveillance en janvier pour manipulation de sa monnaie. D’ailleurs, l’institut d’émission a annoncé aussi jeudi renforcer la publication de données relatives à ses opérations sur les marchés monétaires et des changes. Certains experts y voient un signal envoyé par la BNS au Trésor (américain). Cette manière pour la Banque nationale de jouer la carte de la transparence éviterait de figurer sur la liste des manipulateurs de devises.
Pour sortir de la situation difficile dans laquelle elle se trouve, la BNS pourrait mener une revue de sa stratégie de politique monétaire. D’ailleurs, au même titre que celles entamées par la Fed ou la Banque centrale européenne. Cette révision pourrait lui permettre de se repositionner, par exemple dans l’utilisation de ses gigantesques réserves de change, et ainsi repousser ses limites actuelles.
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