Il y a exactement 70 ans paraissait la première édition de l’Agence économique et financière. De grandes pages, des textes écrits en petits caractères, aucune illustration et pas une seule publicité. Mais déjà des informations utiles aux décideurs économiques et politiques, et bien sûr aussi aux investisseurs.
En Une de ce numéro du 28 septembre 1950, les nouvelles viennent de New York, Londres, Bruxelles, Paris mais aussi de Tanger et Casablanca. Pour celles de Suisse, le lecteur doit tourner la page. Le quotidien, qui ne s’appelle pas encore L’Agefi, reste l’émanation de son grand frère français, fondé à Paris en 1911. Il affiche la présence d’un bureau à Genève, mais la SA est installée à Zurich, à la Bahnhofstrasse 3, d’où son adresse télégraphique: Ageconomic Zurich. La redécouverte de ce numéro historique rappelle le chemin parcouru depuis, et le bel héritage à porter aujourd’hui de cette ambition journalistique déjà affichée alors.
A 70 ans, L’Agefi est de loin le plus vieux titre francophone de Suisse consacré à l’économie et à la finance, et la marque la plus établie dans ce domaine. Il n’a eu de cesse de raconter la vie des entreprises et des marchés financiers, de chroniquer l’impact des grandes décisions politiques prises ici ou ailleurs.
Si l’argent ne fait pas tout, il est partout. Sans ressource, sans modèle économique, les idées ou les ambitions font long feu. On le voit encore dans la crise sanitaire. La réponse au coronavirus ne peut s’affranchir des enjeux économiques. Le rôle de L’Agefi reste donc plus important que jamais. D’autant plus que le paysage médiatique de Suisse romande, au contraire de la Suisse alémanique, délaisse l’information économique.
D’inspiration libérale, comme source de création de richesse et de prospérité, L’Agefi prône un journalisme rigoureux qui distingue les faits des commentaires. Elle promeut aussi un journalisme de solutions, afin d’aider la société à surmonter les défis qu’elle doit affronter, à commencer par le dérèglement climatique. Notre avenir passe par l’invention de nouvelles formes d’énergie respectueuses de l’environnement. Une transformation qui ne pourra se faire sans une adaptation des conditions-cadres ni l’appui du secteur financier. La chronique de ces changements sera à lire dans nos contenus, bien au-delà de ce numéro anniversaire.
L’Agefi est bien sûr elle-même une belle aventure entrepreneuriale, parfois haute en couleur, mais, au fond, le reflet de la vie d’une entreprise presque comme les autres. Son entrée en Bourse en 1999, la première dans la presse suisse depuis 1945, fut un coup magistral mené par une personnalité marquante, Alain Fabarez. Cette cotation ne fut toutefois pas un gage de pérennité.
Aujourd’hui, L’Agefi doit sa survie à son unique actionnaire, Antoine Hubert. C’est une chance de pouvoir compter sur un tel mécène. Son engagement indéfectible garantit à L’Agefi sa si précieuse indépendance. Mais son soutien ne peut devenir un oreiller de paresse.
Le modèle économique des 70 prochaines années reste donc à inventer. L’information économique et financière formera toujours le cœur de L’Agefi. Il importe donc de reconquérir abonnés et annonceurs. La marge de progression est incontestable et de nouvelles offres sont d’ailleurs en préparation. Cependant, L’Agefi compte aussi développer des services innovants pour répondre aux besoins de sa communauté et ainsi assurer sa croissance. Toutes les équipes, éditoriales, commerciales et techniques sont mobilisées pour y parvenir.Ce numéro spécial 70 ans vise donc autant à célébrer le passé qu’à préparer l’avenir. Il constitue la première étape de la renaissance de L’Agefi. D’autres suivront.
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