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Désamour fatal entre soignants et hôpitaux?

ÉDITORIAL - Le Covid-19 a mis en évidence la pénurie de personnel chronique dont souffrent les hôpitaux. L'édito de Maude Bonvin.

24 novembre 2020, 18h39
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«On recrute.» «Bienvenue à bord de votre prochaine aventure.» «Entrée en fonction dès que possible.» Pas besoin de passer un entretien d’embauche pour se faire engager par un hôpital, à lire les annonces publiées récemment. Souvent, un seul coup de fil suffit. La pandémie a mis en évidence un phénomène connu de longue date: la pénurie de personnel dont souffrent tout particulièrement les établissements hospitaliers. Comme l’a affirmé la responsable du contrôle de l’infection à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), Virginie Masserey, au plus fort de cette deuxième vague: le nombre de lits en soins intensifs peut être augmenté mais ce sont les professionnels qui viendront alors à manquer. Cette pénurie ne touche pas que les soins intensifs. L’exemple neuchâtelois le démontre. Fin octobre, le canton de Neuchâtel a réactivé sa bourse de l’emploi en ligne mention santé. L’ensemble des soignants, en activité ou non, était invité à se mobiliser. «Cet appel s’adresse à tous les professionnels (physiothérapeutes, ostéopathes,...) et pas uniquement aux médecins ou infirmiers», soulignait le gouvernement neuchâtelois. Horaires à rallonge et pénibles expliquent sans doute le désamour du personnel de santé pour l’hôpital. Après s’y être fait la main, ils sont nombreux à quitter le navire. Et ils seront encore plus nombreux demain à le déserter, après avoir vécu des semaines tendues en raison du coronavirus. Alors que faire? Doter les établissements de soins de davantage d’infirmiers pour améliorer les conditions de travail? Le Conseil national ne veut pas en entendre parler. La solution des parlementaires passe par davantage d’argent pour la formation. En juin, le Conseil des Etats a décidé de délier les cordons de la bourse à hauteur de 400 millions de francs. Un premier pas qui risque toutefois d’être insuffisant pour contenir l’hémorragie qui touche les hôpitaux, les soignants trouvant facilement un emploi ailleurs. Un pas qui ne résout pas non plus les dysfonctionnements mis en avant par la crise du Covid-19.