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Le défi des matières premières, et l’espoir

ÉDITORIAL - En un an, le prix des énergies fossiles s'est envolé. Plus que jamais, ce bond met en évidence la nécessité d'une transition énergétique.

Début 2021, le prix du baril s’approchait des 60 dollars. Les plus pessimistes, en tout cas du côté des consommateurs, le voyaient atteindre la barre des 100 dollars dans le courant de l’année. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il y est presque.
Keystone
Début 2021, le prix du baril s’approchait des 60 dollars. Les plus pessimistes, en tout cas du côté des consommateurs, le voyaient atteindre la barre des 100 dollars dans le courant de l’année. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il y est presque.
16 mars 2022, 7h00
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Co-écrit avec Jan Schwalbe, rédacteur en chef, Finanz und Wirtschaft


Il y a un an, les planètes s’alignaient pour permettre l’envolée du cours des matières premières. Nous écrivions même qu’un nouveau «super cycle» de hausse se préparait. Pour ne citer qu’une ressource, le pétrole, les prédictions se sont confirmées.

Début 2021, le prix du baril s’approchait des 60 dollars. Les plus pessimistes, en tout cas du côté des consommateurs, le voyaient atteindre la barre des 100 dollars dans le courant de l’année. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il y est presque.

Cette flambée a réjoui nombre d’acteurs de la branche. Plusieurs majors du pétrole n’ont-elles pas réalisé des profits historiques en 2021? Pour elles, la fête pourrait continuer. Une forte demande, une offre contrainte et les tensions géopolitiques autour de l’Ukraine et du Moyen-Orient constituent autant de facteurs qui soutiennent des prix élevés pour l’or noir, ou le gaz.

Le renchérissement des énergies fossiles encourage autre chose - la transition énergétique. A la COP 26 de Glasgow, en novembre dernier, nombre d’entreprises ont pris l’engagement d’atteindre le zéro net émission, plus ou moins vite, mais parfois dès 2030.

Ces engagements verts ne seront tenus que si le monde dispose des matières premières nécessaires à la décarbonation du système économique

Est-ce réaliste? La réponse dépend en bonne partie du secteur du négoce. Car au-delà de leur sincérité, ces engagements verts ne seront tenus que si le monde dispose des matières premières nécessaires à la décarbonation du système économique, comme l’explique un rapport passionnant publié en janvier par McKinsey. En particulier, des métaux comme le cobalt, le nickel ou le tellurium jouent un rôle crucial dans la production des éoliennes, des panneaux solaires ou des batteries pour les véhicules électriques. Or ces ressources risquent de manquer, au moins temporairement, en raison de la très forte demande, et de leur rareté propre.

Par conséquent, «en tant que fournisseur de matières premières de l'économie, le secteur minier devra se développer à un rythme sans précédent afin de permettre les mutations technologiques nécessaires», pointent les consultants de McKinsey. Il faut aussi compter avec le temps que demande l’installation des chaînes d'approvisionnement et des modèles de financement afin de réaliser la transition énergétique.

Le défi paraît gigantesque mais il n’est pas impossible que les choses aillent plus vite que prévu. Plus vite parce que certaines technologies progressent rapidement. Par exemple dans l’aviation. Certaines compagnies prévoient ainsi des vols court-courriers à zéro émission dès 2025. Elles comptent convertir leurs avions à l’électrique grâce à la technologie d’Universal Hydrogen, une start-up américaine pilotée par un ancien cadre d’Airbus. Tous les espoirs sont donc aussi permis.

Le supplément annuel sur le négoce de matières premières, réalisé par «L’Agefi» avec la «Finanz und Wirtschaft» et la STSA (Swiss Trading & Shipping Association) a fait peau neuve. Disponible en anglais, français et allemand.

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